J'ai lu un livre que j'aimerais partager avec vous...Un cri d'amour au centre du monde
(il existe apparament 2 couvertures, je vous met les deux, moi j'ai la deuxième ^^)
Auteur : Kyoichi Katayama
Ma mère devait faire un achat chez France Loisirs (L'achat obligatoire pour les abonné tout les trimestres je crois) et elle ne trouvait rien à acheter. Elle m'a dit de choisir un livre et comme la couverture me plaisait bien, j'ai pris celui là.
Voici l'histoire :Sakutaro et Aki se rencontrent au collège dans une ville provinciale du Japon. A seize ans, leur amitié se transforme en amour, mais Aki est emportée par une leucémie foudroyante.
Comment aimer à nouveau ? Quel sens donner à la souffrance ? Pour surmonter son deuil et son sentiment de révolte, Sakutaro trouvera appui auprès de son grand-père, qui a traversé une épreuve similaire et l'aidera à reprendre gout à la vie.
Voici un extrait mis en ligne sur le site de France Loisirs :Le matin, lorsque j'ai ouvert les yeux, je pleurais. Il en allait tous les jours ainsi. Je n'aurais même pas su dire si c'était de la tristesse. Les larmes emportaient tous mes sentiments avec elles. Je suis resté un moment sur le futon dans cet état brumeux jusqu'à ce que maman arrive et m'exhorte : « Il est temps de se lever ! »
Il ne neigeait pas mais la chaussée avait blanchi sous l'effet du gel. Une bonne partie des voitures était équipée de chaînes. Le père d'Aki s'est assis à côté de mon père, qui s'est mis au volant. Je me suis placé à l'arrière avec la mère d'Aki. Nous avons démarré. Les hommes, à l'avant, se sont mis à parler des conditions météo. Ils se demandaient si nous arriverions à temps pour l'embarquement, si le décollage ne serait pas retardé. À l'arrière, nous ne parlions presque pas. Je contemplais, les yeux dans le vague, par la fenêtre, le paysage qui défilait. Les champs et les rizières qui s'étendaient de part et d'autre de la route étaient couverts de neige. La lumière du soleil filtrant à travers les nuages faisait scintiller la crête des montagnes au loin. Mme Hirose tenait sur ses genoux la petite urne contenant les cendres de sa fille.
Lorsque nous sommes parvenus au col, la neige est devenue plus profonde. Mon père s'est arrêté dans un parking et, aidé de M. Hirose, il a monté les chaînes sur les pneus. Je suis allé me dégourdir les jambes. Il y avait un bosquet en face du parking. La neige qui s'était accumulée à l'extrémité des branches se décrochait de temps en temps et chutait avec un bruit sourd sur le manteau blanc, immaculé, recouvrant l'herbe. En me retournant, j'ai pu voir la mer. La mer hivernale, paisible, calme, d'un bleu limpide. Où que je porte mon regard, j'étais aspiré vers des souvenirs pleins de nostalgie. J'ai vissé fermement un couvercle sur mon cœur ; j'ai tourné le dos à la mer.
La couche de neige sous les arbres du bosquet était épaisse. À cause des branches tombées, des sortes de souches qui affleuraient, j'ai eu plus de peine à avancer que je ne m'y attendais. Soudain, un oiseau a jailli du bosquet en poussant un cri strident. Je me suis immobilisé et j'ai tendu l'oreille. Tout était silencieux. On aurait dit qu'il n'y avait plus personne au monde. En fermant les yeux, j'ai entendu le cliquetis des chaînes des voitures qui passaient sur la nationale toute proche. J'ai eu l'impression de ne plus savoir où je me trouvais ni qui j'étais. Puis j'ai entendu les appels de mon père venant du parking.
Il n'y eut plus de problèmes une fois passé le col. Nous sommes arrivés à l'heure prévue à l'aéroport pour l'enregistrement. Nous nous sommes rendus à la porte d'embarquement.
- Merci à vous, encore une fois, insista mon père.
- Je vous en prie, c'est nous qui vous remercions, répondit M. Hirose en souriant. Je crois qu'Aki est heureuse que vous nous permettiez d'emmener Sakutaro avec nous.
J'ai posé les yeux sur la petite urne que serrait dans ses bras Mme Hirose. Est-ce qu'Aki était vraiment dans la boîte enveloppée de brocart ?
Je me suis endormi peu de temps après le décollage. Dans mon rêve, elle riait. Avec cet air un peu gêné qu'elle prenait dans ces cas-là. Elle m'appelait. Elle murmurait : « Saku'chan. » Je me souvenais encore distinctement du son de sa voix. Si seulement ce rêve avait été la réalité et la réalité, un rêve. Mais cela était impossible. C'est pour cela que je pleurais chaque fois que j'ouvrais les yeux. Pas parce que j'étais triste. Lorsqu'il me fallait quitter mon rêve pour la réalité, je devais franchir une faille et ce n'était qu'en versant des larmes que j'y arrivais. Je ne pouvais pas faire autrement.
Nous avions décollé au milieu d'un paysage de neige. Nous avons atterri dans une région touristique baignée d'un soleil estival, plus précisément à Cairns, en Australie, une jolie ville faisant face à l'océan Pacifique. Des rangs serrés de cocotiers formaient des promenades. Les hôtels de grand standing donnant sur le large se dressaient au milieu d'une végétation tropicale touffue, d'un vert éclatant. Des yachts de tailles variées étaient amarrés à la jetée. Le taxi nous menant à l'hôtel longea la pelouse qui bordait le rivage. Beaucoup de gens étaient sortis faire leur promenade du soir.
- On se croirait à Hawaï, n'est-ce pas ? s'exclama la mère d'Aki.
Je maudissais cette ville intérieurement. Rien n'avait changé depuis quatre mois. Certes, on était passé d'une saison à l'autre. En Australie, le début du printemps avait laissé la place au plein été. Mais c'était tout. C'était bien la seule chose qui avait changé.
Nous ne devions rester à l'hôtel qu'une nuit. Nous reprenions un vol le lendemain matin. Comme il n'y avait pas de décalage horaire avec le japon, le temps s'était écoulé normalement. Après le dîner, je suis monté dans ma chambre et je me suis allongé sur le lit. Je suis resté les yeux dans le vide, tournés vers le plafond. J'ai essayé de me persuader qu'Aki n'était pas là.
Quatre mois auparavant, Aki n'avait pas été là non plus. Nous étions partis faire le voyage de classe ici en la laissant au japon. Le vol reliait une ville japonaise proche de l'Australie à une ville australienne proche du japon et il n'avait pas été nécessaire de faire escale pour se réapprovisionner en carburant. Il y avait je ne sais quoi dans cette ville qui d'emblée m'avait charmé. Je m'étais dit que c'était une belle ville. Rien n'y était ordinaire, tout était singulier, original. À l'époque, j'aurais voulu découvrir tout cela avec Aki. Mais maintenant, quoi que je voie, je ne ressentais plus rien. Qu'est-ce qui aurait bien pu m'intéresser ici ?
Je devais me rendre à l'évidence : Aki avait disparu. J'avais perdu Aki. Tout ce qu'il y avait à voir n'existait plus pour moi. L'Australie pas plus que l'Alaska, la Méditerranée pas plus que l'océan Antarctique. Où que j'aille dans le monde, cela aurait été pareil. Quelle que soit la beauté du paysage, si splendide soit le panorama, je n'aurais pas pu être ému, j'aurais été incapable de les apprécier. La personne qui me donnait le désir de voir, de savoir, de ressentir... de vivre, cette personne avait disparu. Elle ne reviendrait pas vivre avec moi.
Ce que j'en pense : Bien que très très triste, ce livre offre une véritable leçon de vie et de courage. Gardez un paquet d mouchoir près de vous au cas vous voudriez le lire... Car l'émotion est au rendez-vous ! L'histoire est belle, bien écrite, rien à redire...
Jeu 24 Mai - 0:32
